jeudi 10 janvier 2008

Le cheminement difficile vers la démocratie et le bond économique des dernières années


Ion Iliescu, dignitaire du régime communiste reconverti dans la démocratie « à l'occidentale », remportera la première élection présidentielle de l'ère post-communiste mais ne parviendra pas à stopper la scission de son parti, née de profonds désaccords avec son premier ministre Petre Roman (fondateur du Parti démocrate - PD). Le déclin économique et le blocage des réformes amplifient le mécontentement populaire.


En 1996, il perdra l’élection présidentielle, devant le candidat d'une coalition de centre-droit (CDR), Emil Constantinescu, lequel s'avèrera être finalement une désillusion pour ses partisans, comme l'alliance CDR (libéraux-centristes-conservateurs-magyars) au gouvernement. Les couches populaires sont gravement touchées par la pauvreté et le coût social des réformes économiques d'inspiration libérales.

Ion Iliescu, encore une fois, capitalisera avec succès cette situation et, à la tête du parti social-démocrate (PSD), gagnera les élections présidentielle et législatives de 2000.

Iliescu ne pouvant plus, en raison des dispositions constitutionnelles interdisant à un président de faire plus de deux mandats, se présenter à l'élection présidentielle de 2004, Adrian Năstase sera le candidat du PSD, mais ne réussira pas à l’emporter devant Traian Băsescu, chef du PD, issu de la scission avec le PSD.

Quoi qu'il en soit, après une décennie de stagnation ayant suivi la révolution de 1989 et la chute du communisme, l'économie roumaine est en très forte croissance depuis 2001 (4 à 8 % par an).
Son PIB en parité de pouvoir d'achat (247 milliards de dollars) place le pays au 45e rang mondial en 2007, au niveau du PIB tchèque.

La majorité au pouvoir a mis en place une politique économique d'inspiration libérale, visant à réduire le nombre des entreprises d'état (encore autour de 30 % du PIB en 2006), attirer plus d'investissements étrangers (la Roumanie est la 7e destination en Europe d'après le Financial Times), réduire la fiscalité et le chômage (4,3 % en janvier 2008), tout cela afin de pouvoir faire face à la concurrence à l'intérieur de l'union européenne.

Le journal Le Monde a remarqué qu'en 2005 et 2006, la Roumanie a attiré 15 milliards d'euros d'investissements étrangers, soit plus que les 14 milliards d'euros attirés entre 1990 et 2004 !
Le chiffre s'est maintenu l'année suivante, car l'année 2007 a attiré 7 milliards d'euros d'IDE.

Aujourd'hui, la Roumanie est un pays complexe, hétéroclite et paradoxal, où les charrettes tirées par les bœufs croisent les voitures de luxe, en somme, un pays échappant à tous les clichés, véritable univers d'inspiration pour les âmes d'artiste !

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