vendredi 11 janvier 2008

La fuite et l'exécution des époux Ceaucescu et la "fin" du régime communiste


Le lendemain les manifestants envahissent le bâtiment du Comité Central où Ceauşescu préside une réunion. Les époux Ceauşescu rejoignent alors un hélicoptère sur le toit du bâtiment pour s'enfuir avec deux conseillers et trois hommes d'équipage dans le but de rejoindre un palais de province et de reconstituer les forces encore fidèles au régime. Les manifestants s'attaquent ensuite à la chaîne de télévision publique et à 13h parviennent à en prendre le contrôle.


Selon la version officielle ultérieure, Nicolae et Elena Ceauşescu prirent la fuite en hélicoptère, prétendument en prenant en otage son pilote, menacé à l'aide d'une arme à feu. À cause de manque de carburant, le pilote posa l'hélicoptère dans la campagne, à proximité des bâtiments d'une ferme. S'en serait suivie une fuite erratique du couple présidentiel, au cours de laquelle il aurait notamment été pris en chasse par des citoyens insurgés tentant de les arrêter, avant de parvenir à trouver un répit de courte durée dans une école. Ils auraient finalement été retenus prisonniers pendant plusieurs heures dans une voiture de police, les policiers restant dans l'expectative et écoutant la radio pour deviner dans quel sens le vent allait tourner, avant d'être livrés aux forces armées.

Selon d'autres hypothèses, le général Stanculescu aurait œuvré pour des puissances étrangères (la CIA et le KGB voulant tous deux se débarrasser du dirigeant) et le détournement de l'hélicoptère présidentiel ne serait pas dû au hasard.

Le 25 décembre 1989, à la suite d'un "procès" expéditif de 55 minutes rendu par un tribunal auto-proclamé (une cour martiale de complaisance), réuni en secret dans une école de Târgovişte à 50 km de Bucarest, Nicolae Ceauşescu et Elena Petrescu, coupables de génocide, étaient condamnés à mort et aussitôt fusillés dans la base militaire de Târgovişte.

Le soir même les images des corps exécutés du couple Ceauşescu seront diffusées à la télévision. On remarque à cette occasion que les blessures des 2 corps à la tête ne correspondent pas aux impacts de balles du mur derrière eux, situés plutôt au niveau des hanches. Les cadavres seront enterrés dans un cimetière de Bucarest dans une tombe sans nom.

Après la fuite de Ceauşescu, le chaos s’installe à Bucarest. Les révoltés envahissent le bâtiment du Comité Central et les bureaux sont vandalisés. Les portraits du dictateur sont jetés. La télévision roumaine recommence à émettre, et annonce la fuite du dictateur. La suite n'est pas vraiment claire. Des nouveaux gouvernements se forment, avec des membres du parti communiste. La foule demande un gouvernement sans communistes. Partout, il apparaît des assassins cachés qui commencent à tirer dans la population. Ils sont appelés « terroristes ». On demande à l’armée de défendre la télévision. Celle-ci transmet des informations contradictoires. Il y a des nombreux morts et des dégâts matériels. A l’aéroport Otopeni de Bucarest, deux compagnies de l’armée luttent l’une contre l’autre, en disant qu’ils luttent contre les terroristes.

Dans l'après-midi Iliescu, Roman et Voican établissent un gouvernement provisoire et Ion Iliescu (ancien du régime communiste) annonce à la télévision la création du Front du Salut National.

Les « terroristes » attaquent des lieux importants de la vie sociopolitique – la radio, la télévision, le centre de presse, les aéroports, et le ministère de la défense. La nuit du 22 au 23 décembre, les citoyens restent dans les rues et dans les zones de siège pour protéger les institutions libérées.

Aujourd’hui, après 18 ans, on ne sait pas encore toute la vérité. Il y a plusieurs hypothèses, défendues par plusieurs personnalités :

une révolution spontanée (l'hypothèse la plus probable serait celle d'une révolution spontanée suivie d'un coup d'état lorsque certains ont senti le vent tourner),

un coup d’état interne,

un coup d’état avec l'aide de services secrets étrangers (hypothèse très peu probable).

L’identité de ces « terroristes » est resté un mystère jusqu'à présent, ainsi que leur relation avec le régime actuel. Aucun « terroriste » n’a été retrouvé ou condamné. D’après quelques informations, c’était un coup d’état, et le général Stanculescu aurait créé des « scénarios » avec des terroristes pour maintenir la peur.

Selon d'autres hypothèses, le général Stanculescu aurait œuvré pour des puissances étrangères (la CIA et le KGB voulant tous deux se débarrasser du dirigeant) et le détournement de l'hélicoptère présidentiel ne serait pas dû au hasard.

Les livres sur ce sujet présentent des opinions divergentes, ainsi que les manuels d’histoire.


Quoi qu’il en soit, de tous les pays de l'Est ayant renversé le régime communiste après la chute du mur de Berlin au cours de l'automne et l'hiver 1989-1990, la Roumanie fut le seul où cette métamorphose se fit dans le sang : 1 104 morts (dont à Bucarest 564, Timişoara 93, Sibiu 90, Braşov 66, Cluj-Napoca 26) et 3 321 blessés (dont Bucarest 1 761).


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