Depuis le XIIIe, et pendant 9 siècles, la Transylvanie est marquée par le rayonnement des saxons, à l’origine de l’essor des villes de Sighişoara, Braşov et Sibiu, ainsi que de l’édification de plus de 300 villages fortifiés, chefs d’œuvre de l’urbanisme européen médiéval.
Ouverte à l’occident, la Transylvanie reçoit l’influence de la réforme protestante tout en continuant les échanges économiques, culturels et politiques avec la Valachie et la Moldavie. Le règne de Michel le Brave (Mihai Viteazul), prince valaque, va même voir une réunion éphémère des trois territoires, en 1600.
En 1699, par le traité de Karlowitz, les ottomans cèdent la Transylvanie à l’empire des Habsbourg.
En Valachie et Moldavie, les ottomans désignent les princes qui épuisent les territoires dont ils ont la charge. Les campagnes régressent, et de nombreux paysans se réfugient en Transylvanie, Russie, voire au sud du Danube, au sein de l’empire ottoman, où la vie est plus supportable.
Certains « hospadars » (princes phanariotes désignés par les ottomans et originaires du quartier grec de Constantinople dénommé le « Phanar »), vont cependant tenter d’entreprendre des réformes, prémices au fondement d’un état moderne, d’autant plus que certaines élites phanariotes sont ouvertes aux idées des Lumières.
Dans ce contexte s’affirme la prise de conscience d’une identité roumaine dont les valeurs sont transmises par l’Eglise et les académies valaques, moldaves et transylvaines.
En 1774, le traité de Kütchük-Kaïnardji, en vertu duquel le tsar de Russie obtient la liberté de circulation sur la Mer Noire, révèle la faiblesse des ottomans et consacre la Russie comme la grande puissance régionale.
Cette longue histoire d’amour entre les pays roumains et la Russie sera renforcée en 1812 lorsqu’Alexandre Ier annexera la Bessarabie, vaste portion de la Moldavie.
La Bucovine, berceau historique de la Moldavie (c’est là que se trouvent de nombreux monastères) sera, elle, cédée en 1775 par les ottomans à l’Autriche et demeurera autrichienne jusqu’en 1918.
En 1829, le traité d’Andrinople fait passer la Moldavie et la Valachie sous influence russe. Pendant ce temps, la modernisation est en marche et le sentiment national roumain voit ses revendications se préciser : union des pays roumains et indépendance nationale, notamment.
Cependant, lorsque la flambée contestataire de 1848 traverse l’Europe et parvient en Roumanie, elle est vite réprimée par les russes et les ottomans co-suzerains.
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